Les meubles au plafond
« Maintenant, la table, la grande table ! hurla Bob l’Acrobate. Renversez-la ! Enduisez de glu chaque pied ! Puis nous la collerons au plafond ! »
La manœuvre fut difficile mais bientôt la table se retrouva collée au plafond.
« Espérons que la glu est assez forte et que la table tiendra ! s’écrièrent les singes et les oiseaux.
— C’est la glu la plus forte du monde ! répliqua Bob l’Acrobate. Spéciale pour coller les oiseaux sur un arbre perchés !
— Je t’en prie, dit l’Oiseau Arc-en-Ciel. Je t’ai déjà demandé de ne pas faire allusion à ce douloureux sujet. Imagine que deux gredins mangent de la tarte aux singes le mercredi, et que tous tes amis aient péri rôtis ! Ça te plairait que je t’en parle à tout bout de champ !
— Excuse-moi, fit Bob l’Acrobate. Je suis tellement énervé que je ne sais plus ce que je dis. Aux chaises maintenant ! De la glu à chaque pied ! Collons-les à leurs places, au plafond ! Dépêchez-vous ! Ces deux répugnants personnages peuvent revenir à tout moment avec leurs fusils ! »
Les singes, aidés des oiseaux, barbouillèrent de glu les pieds des chaises et les collèrent au plafond.
« Au tour des petites tables ! hurla Bob l’Acrobate. Puis le divan ! Le buffet ! Les lampes ! Les cendriers ! Les bibelots ! Et cet affreux gnome en plastique sur le buffet ! Tout, absolument tout, doit être collé au plafond ! »
Le travail était extrêmement minutieux. En particulier, coller tous les objets à leur place exacte, au plafond. Mais oiseaux et singes vinrent à bout de leur tâche.
« Et maintenant ? » demanda l’Oiseau Arc-en-Ciel à bout de souffle.
Il était si fatigué qu’il pouvait à peine battre des ailes.
« Maintenant, les tableaux ! cria Bob l’Acrobate. Accrochons-les à l’envers en haut des murs ! Et que l’un de vous aille voir d’un coup d’ailes si ces affreuses fripouilles arrivent.
— J’y vais, dit l’Oiseau Arc-en-Ciel. Je me percherai sur les fils du téléphone et je monterai la garde. Ça me reposera. »